La ROSE
Tu m'as dit que du vent naissaient
Des sources... des aurores.
Tu m'as dit
Que s'ouvraient les éclats de leur peau comme pétales d'aube
Que leurs parfums ennivraient tous les dieux, tous les astres
Que leurs dentelles d'or, rose, poupre ou violette montraient des seins de nacre
Dévolaient des mystères.
Tu m'as dit, oui tu m'as dit aussi
Que leurs ventres de soie tournaient comme soleils
Que chantait dans leurs cuisses une aurore nouvelle
Que leurs lèvres s'offraient aux espoirs et aux rêves
Que leurs cheveux opales valsaient comme des elfes.
Mais tu m'as dit, oui tu m'as dit encore
Que leurs épines rouges faisaient très mal à l'âme
Que leurs épines sang nous clouaient à nos larmes
Que leur parfum si bleu, que leur parfum cruel envoûtait tous nos songes
Nous dérobait au monde, montait en nous, violent, nous menait à l'orage
Et de l'orage en guerre et de guerre à la Mort.
Tu m'as dit , oui tu m'as dit enfin que les roses sous leurs dentelles folles
Que les roses si tendres, que les roses si roses nous mettaient à genoux.
Désarmés pour toujours, amoureux comme fous.
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